L ' etau se resserre pour les ivoiriens

L’étau se resserre sur les brouteurs d’Abidjan
Abraham Djekou, 43, is a telecommunications technician for national telecommunications agency ATCI. He lives in Abidjan

* City : Abidjan
* Country : Cote d'Ivoire


Qui n'a jamais reçu un spam l’appelant à envoyer de l’argent à l’autre bout du monde ? En Côte d’Ivoire, d’où sont envoyés une grande partie de ces mails, on appelle cela du "broutage". Il s’agit d’appâter un internaute européen à la suite d'un échange de courriers électroniques en lui faisant miroiter une somme d'argent en échange d'un service rendu, un investissement immobilier ou encore en se faisant passer pour une femme en quête d’un mari. Les brouteurs, qui renouvellent sans cesse leurs stratagèmes, sont passés maître en l’art de la persuasion, grâce notamment à leur capacité à produire de faux documents pour rassurer leur "pigeon" sur leur identité ou leur bonne foi.
Victime de leur crédulité, leurs proies récalcitrantes peuvent faire l’objet de chantage, avec photos compromettantes à l’appui, pour les presser à verser l’argent. Les autorités tentent de lutter contre ce phénomène qui pénalise la réputation du pays. Notre Observateur à Abidjan nous affirme que l’heure de l’impunité sera bientôt révolue.



"Certains d’entre eux en on fait leur activité principale"
Abraham Djekou, 43 ans, est ingénieur en télécommunications. Il travaille au sein de l’Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire (ATCI).
Le phénomène des brouteurs a pris de l’ampleur depuis deux ans. Au départ, c’était l’œuvre de quelques spécialistes, mais les jeunes ont rapidement et massivement pris la relève. Ils s’attaquent quasi-exclusivement à des Européens. Pour accomplir leur forfait, ils ont besoin de complices, notamment au moment de retirer l’argent qui est envoyé depuis l’étranger. Les brouteurs opèrent depuis des quartiers biens précis, comme par exemple Treichville et Marcory. Certains d’entre eux en on fait leur activité principale. Encouragé par l’anonymat que leur garanti Internet et la crédulité de leurs victimes, ils sont nombreux à avoir fait fortune.
La réputation de la Côte d’Ivoire a pâti de ces pratiques. Le pays est désormais blacklisté sur Internet. Certains grands sites web bloquent les IP ivoiriennes. Cela pénalise économiquement le pays et les transactions et les échanges commerciaux en ligne. Pour lutte contre ce fléau, une plateforme de cyber-criminalité a été mise en place. Son rôle est de surveiller les brouteurs, les confondre avec la police et les faire condamner par la justice. Ce phénomène devrait baisser d’au moins 80 % dans les prochains mois. De plus, pour compliquer la tâche des brouteurs, une loi obligeant les internautes des cybercafés à présenter une carte d’identité entrera en vigueur le mois prochain."



 



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